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La France sortait d’une guerre atroce, elle était en train de se reconstruire, et les parisiens voulaient rattraper le temps perdu et vivre à cent à l’heure.
La pression montait, les moqueries aussi. Le Prince de Galles lui-même essayait de raisonner Éric Liddell. « Mais Dieu ne peut pas être contre le fait que vous courriez le dimanche, de toute façon vous vous devez d’obéir à votre Prince ».
Éric avait répliqué que, bien qu’il reconnût et respectât son prince et souverain, il se devait d’obéir au Roi des Rois.
Le prince de Galles ne pouvait plus rien répondre. Éric n’était pas bien vu pour d’autres raisons, il refusait de participer aux festivités organisées pour les athlètes. Il préférait rester dans sa chambre à lire la Bible et à chercher le Seigneur. Cela aussi le Prince de Galles le lui avait reproché. Mais rien ne pouvait ébranler la détermination de l’athlète : Dieu d’abord.
Voyant que rien ne pouvait le faire changer d’avis, Harold Abrahams fut désigné pour courir le 100 mètres. C’était le seul espoir pour l’Angleterre de gagner une médaille. Abrahams était un étudiant de l’Université de Cambridge. Il était de confession israélite. Pour lui le sabbat c’était le samedi, donc courir le dimanche ne lui posait aucun problème. Éric respectait cela. Il rendit visite à Abrahams avant la course et lui souhaita bonne chance.
Le dimanche, Abrahams se plaça sur la ligne de départ des préliminaires des 100 mètres. Pendant ce temps Éric prêchait dans l’Eglise Ecossaise, Scott Kirk, à l’autre bout de Paris.
Harold se qualifia lors des deux épreuves préliminaires. Le lendemain il était prêt pour la finale. Éric Liddell était dans les gradins et l’encourageait. Abrahams remporta les 100 mètres en 10,6 secondes sous un tonnerre d’applaudissements. Jamais un européen n’avait gagné une médaille d’or pour les cent mètres. Il faudrait attendre 56 ans pour qu’un européen réussisse à nouveau cet exploit. Éric partageait la joie d’Abrahams, même s’il avait peut-être ressenti un petit pincement au cœur puisque le 100 mètres était SA course.
Mais en même temps il ressentait la joie du Seigneur, parce qu’il avait obéi. Le Seigneur le récompensait en lui faisant ressentir Son approbation. Se sentir approuvé par le Seigneur valait toutes les médailles d’or du monde. C’est pour cela qu’il avait pu partager pleinement la joie d’Abrahams. Cette attitude étonnait beaucoup. Éric était sous les feux des projecteurs. Il était observé par tout le monde. S’il avait montré le moindre signe de faiblesse, ou de déception ou d’envie, ni la presse, ni le public ne l’auraient raté. Il était chrétien, et à cause de cela on ne lui passait rien. Peut-être qu’au fond certains étaient confrontés par son attitude ?
Le mardi avait lieu les épreuves éliminatoires du 200 mètres. Harold Abrahams et Éric Liddell se qualifièrent tous deux pour la finale qui avait lieu le mercredi.
Il faisait très chaud ce mercredi de juillet sur le stade de la Courneuve. Le stade était bondé. Tout le monde voulait voir ce phénomène qui avait bravé la sacro-sainte loi olympique et l’autorité de son Prince pour obéir au Roi des Rois et se soumettre à cette loi supérieure qu’est la Loi de Dieu. Éric avait chaud. Il s’agenouilla sur la ligne de départ à côté de quatre américains et d’Harold Abrahams.
Dans son cœur, il priait. Il était en paix. Ce qui comptait ce n’était pas qu’il gagne mais que Dieu soit glorifié. Il voulait donner gloire à son Dieu.
Le signal donné, les athlètes s’élancèrent. Abrahams et Liddell prirent un bon départ mais ils furent vite devancés par deux américains qui finirent respectivement premier et deuxième. Éric termina troisième et Abrahams sixième et dernier.