Sauvé sans mentir !

Sauvé sans mentir !

Les circonstances spéciales que créait l’occupation posaient bien des problèmes et en particulier celui de la conduite chrétienne. Le soir, en famille, nous envisagions les différentes situations qui pouvaient se présenter et cherchions quelle attitude nous aurions à prendre pour rester fidèles à l’enseignement biblique. La question qui préoccupait tout spécialement mes sœurs était ce qu’elles auraient à répondre au cas où des soldats allemands se présenteraient pour demander s’il y avait des jeunes gens dans la maison. Devraient-elles dire la vérité ou devraient-elles mentir pour sauver nos vies ? Nous n’étions pas toujours d’accord sur la réponse à donner. Maman était assise à côté de nous et attendait patiemment que nous ayons fini de discuter, puis elle ajoutait son opinion, qui ne variait jamais :

—La franchise est la meilleure des méthodes. Si vous êtes scrupuleusement honnêtes, vous êtes sûrs que le Seigneur est de votre côté. Ne croyez-vous pas, mes enfants, que c’est toujours la meilleure chose ?

Un jour, ma petite sœur était fort occupée à nettoyer les chambres au premier. Elle ouvrit la fenêtre pour secouer son torchon et aperçut tout à coup un groupe de soldats autour de notre maison tandis que d’autres, plus loin, allaient d’une porte à l’autre de chaque habitation.

—Pierre ! S’écria-t-elle en descendant l’escalier tout excitée, vite, cache-toi ! Les Allemands arrivent. Dépêche-toi, va à la cuisine !

Sous le plancher de notre petite cuisine, nous avions pratiqué un certain coin en prévision d’un danger imminent. Louise souleva les planches et m’aida à me faufiler dans ma cachette, puis arrangea de nouveau rapidement les planches, qu’elle recouvrit d’un long et épais tapis et remit la table avec sa nappe. Je me retirai le plus possible de l’ouverture et me tapis dans un coin ; ma tête était juste au-dessous de la table de la cuisine.

Clomp, clomp, clomp… Le bruit lourd des bottes ferrées des soldats résonnait sur le plancher au-dessus de moi. Je pensais que même si l’on ne disait rien, les battements de mon cœur étaient si violents qu’ils trahiraient ma présence. Une voix mâle demanda à ma sœur :

—Y a-t-il des jeunes gens ici ?

Nous y voilà : C’était la question sur laquelle nous n’étions jamais d’accord. Il y eut un instant de silence. Que répondrait-elle ? La vérité m’enverrait en prison et un « non » serait un mensonge. « Seigneur, donne-lui Ta sagesse ! », priai-je en moi-même.

—Oui, monsieur, j’entendis une voix enfantine et claire répondre. Il y en a un sous la table ! Puis Louise se mit à éclater de rire.

Le soldat souleva la nappe et regarda sous la table. Rien. Alors, tandis que Louise prenait un véritable fou rire, le soldat se retirait, tout confus qu’une folle petite fille se soit jouée de lui.

Recommande ton sort à l’Éternel, mets en Lui ta confiance et il agira, Psaumes 37 : 5

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Jean-Louis Gaillard
www.www.365histoires.com
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